Art moderne et spiritualité
En distinguant "art ecclésiastique" ou "art sacré" de ce qui est l' "art chrétien" ou "l'art religieux", ce cours présente les grandes innovations artistiques du XXème siècle en France et en Suisse dans le domaine de la spiritualité, depuis les précurseurs, Delacroix, Manet, Gauguin, jusqu'à Henri Matisse, en passant par M-A. Couturier qui a théorisé "l'appel aux grands" dans "La leçon d'Assy".
Ce cours est disponible uniquement sur la plateforme Moodle, en raison du grand nombre d'images. Il n'est donc accessible que sous la forme "avec suivi et validation".
Code du cours: ART02
Professeur : Dr Barbara Von Orelli-MesserliPlan du cours "Art moderne et spiritualité"
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Introduction
Préliminaires
Une exception : Eugène Delacroix
La position de l’Eglise catholique sur l’art au XIXème siècle. Gauguin, Manet…
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Les vitraux du XXème siècle dans la cathédrale de Lausanne
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Marie-Alain Couturier op
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Coghuf et les vitraux de l’église de Soubey (JU)
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La chapelle ND du plateau d’Assy
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Henri Matisse (1869-1954) et la chapelle du Rosaire à Vence
Objectifs :
- Faire découvrir non seulement un bon nombre d'artistes modernes aux prises avec des thèmes bibliques et chrétiens.
- Montrer comment ils s'affranchissent des habitudes héritées des siècles précédents.
- Présenter les oeuvres emblématiques, architecture, vitraux, peintures, sculptures.
Acquis pédagogiques :
A la fin de ce cours, les étudiant.e.s auront :
- Disposé des outils nécessaires pour entrer dans une culture artistique sur le 20e siècle développée.
- La capacité de montrer comment l'art moderne a su renouveler le message chrétien.
- D’excellentes bases pour poursuivre leur cursus.
Modalités d’évaluation :
- Un quizz de synthèse
- Un devoir écrit (5 pages) en traitant un sujet au choix parmi ceux proposés.
"La leçon d'Assy", texte du fr. M.A. Couturier
LA LECON D’ASSY par le père Marie Alain Couturier o.p. – 1950
« Voilà donc terminée cette petite église. Avant même qu’elle ne fût achevée, on en aura parlé dans tous les pays du monde. Depuis plus d’un siècle, pour aucune église cela ne s’était vu : les plus somptueuses basiliques ont pu être édifiées sans attirer, dans les milieux artistiques ou même, disons-le, simplement dans les milieux vraiment cultivés, la moindre attention…
D’où vient à cette église de montagne cette universelle et subite gloire? D’être un chef-d’œuvre? Non, mais d’être née d’une idée juste.
Et c’est cela qui a frappé les gens, en tous pays; c’est cette idée très simple que pour garder en vie l’art chrétien, il faut, à chaque génération, faire appel aux maîtres de l’art vivant. Aujourd’hui comme autrefois, et pour l’art religieux comme pour l’art profane : car l’art ne vit que de ses maîtres – et de ses maîtres vivants. Non des maîtres morts, si précieux que soient les héritages.
Rien ne naît ou ne renaît que de la vie. Même la tradition.
Si donc à Assy on a écarté tout ce qui était académique (Écoles, Prix de Rome. Institut), c’est qu’il n’y a plus, dans ces milieux, aucune sève, aucun germe de renaissance authentique.
Si on s’est adressé aux plus grands des artistes indépendants, ce n’était pas par snobisme, parce que ceux-là étaient les plus illustres ou les plus avancés, mais parce qu’ils étaient les plus vivants. Parce qu’en eux abondaient la vie et ses dons et ses plus grandes chances.
Voilà ce qui a frappé les esprits, partout où la nouvelle en est parvenue : cette vie débordante, violente, follement généreuse de l’art moderne allait donc être agréée, bénie par la sainte et vieille et… maternelle Église! … offerte au Christ comme le plus bel hommage! …
C’est là la vraie leçon d’Assy sa seule leçon. Mais là aussi était le risque : on prend la vie où on la trouve et comme elle est.
Or, cette vie de l’art indépendant n’était finalement très chrétienne ni dans ses thèmes habituels, ni dans ses inspirations… Qu’en attendre qui pût être vraiment sacré?
On décida cependant de «parier pour le génie.»
On se disait : «Tout artiste vrai est un inspiré. Déjà par nature, par tempérament, il est préparé, prédisposé aux intuitions spirituelles : pourquoi pas à la venue de cet Esprit lui-même qui souffle, après tout, où il veut? Et tu entends sa voix… Mais tu ne sais ni où il va ni d’où il vient… »