E-Séminaire - Écrire e(s)t faire l'histoire
Le séminaire est terminé
Au cours de ce séminaire, nous analyserons ensemble l'idée d’histoire en examinant, de la chose à laquelle elle renvoie, l'histoire, la scientificité, l'utilité et le sens.
Professeur : Dr Christophe Perrin
De même que « raconter une histoire » n’est pas « raconter des histoires », « faire de l’histoire » n’est pas « faire l’histoire ». Inutile de souligner l’ambiguïté, sinon l’ambivalence du mot histoire qui, ainsi, peut aussi bien désigner une narration quelconque que des complications regrettables, la connaissance du passé établie par des spécialistes que le devenir d’un peuple à travers les âges. Certes, ces significations différentes d’un même terme ne sont pas sans lien, mais ces deux dernières en ont plus d’un. On aura donc beau distinguer l’histoire au sens épistémologique de l’histoire au sens ontologique, réservant parfois à celle-ci une majuscule que ne prend jamais celle-là, rien n’y fera : pas plus qu’il n’y a d’histoire sans Histoire, il n’y a d’Histoire sans l’histoire. C’est que si l’Histoire produit l’histoire en lui offrant les éléments du récit qui est le sien, l’histoire produit l’Histoire en la révélant à tous par le discours qu’elle tient. On le sait, « l’histoire », par définition, « c’est ce que font les historiens ». Devrons-nous alors croire que l’Histoire, par consécution, c’est ce que font ses écrivains ? Mais écrire l’histoire, qu’est-ce à dire ? Et la faire ? Et si l’écrire était la faire et la faire, l’écrire ?
Du 9 octobre au 3 décembre 2017
Déroulement des étapes
1. Quelle est l’histoire de l’histoire ?
Puisque l’histoire a elle-même une histoire, il est d’abord impossible de ne pas retracer l’histoire de l’histoire, qu’elle soit petite ou grande.
2. L’histoire est-elle une science ?
Puisque l’histoire, à un moment de son histoire, s’est voulue scientifique, il est ensuite nécessaire d’examiner le bien-fondé de sa prétention.
3. À quoi sert l’histoire ?
Puisque l’histoire, tout au long de notre histoire, nous a toujours fascinés, il est encore possible d’interroger son utilité, et notamment les prétendues leçons que nous pourrions en tirer.
4. D’où vient le sens de l’histoire ?
Puisque l’histoire a un sens, il est enfin souhaitable de savoir si c’est l’homme qui lui en propose un ou si c’est l’Histoire elle-même qui lui impose le sien.
Bibliographie
Aron, Raymond, Dimensions de la connaissance historique, 1961
Bloch, Marc, Apologie pour l’histoire, ou Métier d’historien, 1949
Bossuet, Jacques-Bénigne, Discours sur l’histoire universelle, 1681
Braudel, Fernand, L’identité de la France (Histoire de France), 1986
Fénelon (François de Sales), Correspondance (Projet d’un traité sur l’histoire)
Fustel de Coulanges, Numa Denis, La Cité antique, 1864 Hegel, Georg Wilhelm Friedrich, La raison dans l’Histoire (1822-1830) Hegel, Georg Wilhelm Friedrich, Leçons sur la philosophie de l’histoire (1822-1830)
Kant, Emmanuel, Idée d’une histoire universelle du point de vue cosmopolitique, 1784
Le Goff, Jacques et Nora, Pierre (éds.), Faire de l’histoire, 1974
Lévi-Strauss, Claude, Race et histoire, 1952
Marrou, Henri-Irénée, De la connaissance historique, 1954
Marx, Karl, Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, 1852
Marx, Karl et Engels, Friedrich, L’Idéologie allemande (1845-1846)
Michelet, Jules, Histoire de France (1833-1841)
Nietzsche, Friedrich, Considérations inactuelles, 1873
Pascal, Blaise, Pensées (1670)
Ricoeur, Paul, Histoire et vérité, 1955
Rousseau, Jean-Jacques, Émile ou De l’éducation, 1762
Seignobos, Charles, La méthode historique appliquée aux sciences morales, 1901
Valéry, Paul, « Discours de l’histoire », dans Variété IV, 1938