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La séparation de l'Eglise et de l'Etat 2

La séparation de l'Eglise et de l'Etat 2

Des Catholiques prirent dans les années 1905-1907 des positions minoritaires qui, après la Grande guerre, devinrent largement partagées. Ils s'appuyèrent sur l'événement subi de la séparation entre l'Eglise et l'Etat pour mettre à jour bien d'autres sujets qui engageaient l'Eglise de France.

Professeur : Ma Christine Branchu
Dr Augustin Laffay

Description :

« C’est une question née avec le christianisme que celle des rapports des deux puissances temporelle et spirituelle. »[1]. L’histoire fort mouvementée entre l’Eglise catholique et le pouvoir politique en France s’est inscrit dans la mémoire nationale. La Loi de 1905 est considérée comme fondatrice de « notre pacte républicain » selon l’expression du Professeur Jean Baubérot. Elle est à l’origine de « la laïcité à la française ».

En France, les relations entre l’Église et l’État sont comme des eaux dormantes. A la surface des choses, l’apaisement semble donner raison à un observateur qui, comme Elie Halévy, écrivait dès la fin de 1906 : « (…) La question de l’Église et de l’État se résout paisiblement. Nouveau discours de Briand. Nouvel affichage. Nouveau projet de loi, que le pape ignorera et commandera aux catholiques français d’ignorer comme les autres. Il y aura donc alors un troisième projet de loi ; et comme finalement ni les catholiques ne veulent évacuer les églises ni les libres penseurs ne veulent les leur faire évacuer, il n’y a pas matière à troubles, sauf dans la tête de deux faibles minorités d’échauffés. (…)».  

Pourtant à plusieurs reprises depuis la loi de séparation, des tensions, parfois même des embrasements de la société, ont paru remettre en question l’apaisement entre l’Etat et l’Eglise catholique, en premier lieu sur l’organisation de l’enseignement scolaire. Le retour sur la période passionnée de la séparation de l'État et des Églises permet de comprendre les ressorts profonds de la sensibilité de la société française à l'expression publique des religions et singulièrement du catholicisme. Dans ces débats, une poignée de catholiques- les Conciliants- prirent leur distance avec les positions officielles de l’Eglise pour défendre l’idée selon laquelle, in fine, la séparation était à terme une chance pour l’évagination. Ce cours est une étude de leur combat d’idées.

 

Objectifs :

  • Revenir sur ces années où la République et les catholiques cherchaient leur marque dans l’espace public ;
  • Comprendre les raisons qui ont poussé les Conciliants à dépasser les clivages droite-gauche, libéraux-sociaux-conservateurs, clercs-laïcs ;
  • Comprendre les permanences et les évolutions des institutions, et celles des mentalités, à travers ces quelques mois de l’histoire de France ;
  • Donner des clés pour mieux appréhender les questions de laïcité dans le monde contemporain.

Acquis de l’apprentissage :

  • Connaître les protagonistes de la loi de séparation
  • Pouvoir expliquer le point de vue des Conciliants.
  • Pouvoir exposer, dans le contexte contemporain, la loi de séparation en faisant allusion à l’histoire de cette législation.

Modalités d’évaluation :

  • Un devoir écrit avec un choix de l’un des sujets proposés dans la liste se trouvant dans la section « validation ».
  • Un examen en présentiel à la fin du semestre.

 

Bibliographie :

  • Jean BAUBEROT - Histoire de la laïcité française – Que sais-je ? - PUF 2000 – 126 pages
  • Gérard CHOLVY – Yves Marie HILAIRE – Histoire religieuse de la France contemporaine – t. 2 1880-1930 – Librairie historique Privat – 1986 – 450 pages
  • - Pierre COLIN – L’audace et le soupçon - La crise du modernisme dans le catholicisme français – (1893-1914) D.D.D. 1997 – 554 pages.
  • Yves CONGAR – Le développement historique de l’autorité dans l’Eglise – Unam Sanctam n° 38 – Cerf – 1962
  • Yves CONGAR – L’ecclésiologie au XIXème siècle – Unam Sanctam n° 34 – Cerf – 1960 – 375 pages
  • Jean-Marie MAYEUR - Les catholiques libéraux devant la loi de Séparation : « les cardinaux verts » - Mélanges offerts au doyen André Latreille – Centre d’histoire du catholicisme de Lyon II - 1972
  • Jean-Marie MAYEUR – La Séparation des Eglises et de l’Etat – Editions ouvrières – 1966 – 188 pages – réédition 1991
  • Emile POULAT – Du principe de catholicité au principe de laïcité – dans Philosophie politique – PUF – 1993
  • Emile POULAT –Liberté-Laïcité- La guerre des deux France et le principe de la modernité –Cerf- Paris -1987 -439p
  • L’ecclésiologie au 19ème siècle, collectif, le cerf, collection Unam Sanctam 1960, 392 p.

 

[1] Mgr Baudrillart, Quatre cents ans de concordat, Paris Poussielgue, 1905, 386 p. avant-propos p 2.

 

Tome 2 Troisième partie. Une conviction réformiste 109

Section 1. La nouvelle donne oblige l’Église à se réformer 109

1. Une contrainte : compter sur ses propres forces, devenues minoritaires 109
2. Une impasse : La voie du martyre n’était pas ouverte 111

Section 2. La réforme est une pratique régulière dans l’Église 115

1. Un mouvement récurrent dans l’histoire de l’Église 115
2. Une nécessité : la réforme d’une Église minoritaire 121

Section 3. Des éclairages internationaux pour mieux comprendre les enjeux français 125

1. Les pays catholiques 127
2. L’Allemagne et les États Unis ont constitué le cœur des recherches des catholiques conciliants. 133
Quatrième partie. Les Conciliants dans l’action 148

Section 1. S’opposer à la loi telle qu’elle était votée 148

1. Les conciliants pris de court 148
2. Une opposition hésitante à la Chambre 153
3. Maintenir une opposition de principe 157

Section 2. Convaincre dans l’Église que la loi était, in fine, acceptable 159

1. Les conciliants ont ouvert un débat que ni la hiérarchie en France, ni Rome ne voyaient favorablement. 159
2. Accepter entre méfiance et prudence l’application de la loi 163

Section 3. Refermer le débat et rentrer dans le rang 167

1. Les conciliants ne parvinrent pas à entraîner le peuple catholique. 167
2. Les conciliants ont semblé emporter la conviction des évêques. 169
3. Les conciliants obéirent aux décisions du pape. 170

Cinquième partie. Vers une conception renouvelée de l'Eglise 182
Section 1. Les conciliants ont repensé la notion d'autorité 183

1. Retrouver l’autorité des Écritures fut l’une des priorités des conciliants. 183
2. Mieux préciser l’autorité des dogmes 185

Section 2. Redéfinir les relations entre Rome et l'Église de France 187

1. Favoriser la naissance d’une nouvelle Église de France 188
2. Vers une réforme de la papauté 194

Section 3. Réformer le fonctionnement interne de l’institution ecclésiale en France 196

1. Changer les relations entre les prêtres et les laïcs 196
2. Les conciliants souhaitaient également de nouvelles relations entre la hiérarchie et les prêtres. 203

Section 4. Vers une nouvelle définition de l’Église 204