Histoire et théories de la communication
L’intérêt pour la communication prend au début du XXe siècle la forme d’une passion pour les effets psychologiques de la « propagande ». L’étude de celle-ci, financée par les politiques, les publicitaires et les militaires, a donné naissance à un puissant mouvement de « sociologie des médias », rassemblant philosophes, sociologues et psychologues, qui a d’abord postulé des effets directs, linéaires et long terme des médias sur le public.
Code du cours: PHIL051
Professeur : Dr Emmanuel TourpeDescription :
L’intérêt pour la communication prend au début du XXe siècle la forme d’une passion pour les effets psychologiques de la « propagande ». L’étude de celle-ci, financée par les politiques, les publicitaires et les militaires, a donné naissance à un puissant mouvement de « sociologie des médias », rassemblant philosophes, sociologues et psychologues, qui a d’abord postulé des effets directs, linéaires et long terme des médias sur le public. Plus les recherches ont avancé, plus en même temps ce dogme initial a été remis en question et plus le rôle du public dans la construction de la communication a été mis en lumière, jusque environ les années 1960, avant l’avènement de ce que l’on appellera les « reception studies ». Un rôle crucial va être joué également par les philosophes de l’Ecole de Francfort qui vont conceptualiser ce qu’ils nomment « l’industrie culturelle ». On verra que plusieurs biais actuels, toujours alimentés par la prose journalistique, ont été battus en brèche depuis des décennies par cette « sociologie de médias » qui est passée de l’idée de médias comme « outils d’influence » à celle de médias comme « fonctions ». La conception d’Aristote, selon laquelle : « tout ce qui est reçu, est reçu à la manière de celui qui reçoit, et non de celui qui donne », sera vérifiée tout au long de ce cours.
ACQUIS DE L’APPRENTISSAGE :
Compétences
L’étudiant connaîtra l’histoire des théories de la propagande depuis le rêve positivisme initial jusqu’au tournant majeur des années 1960. Il saura préciser les écoles concepts et recherches qui ont peu à peu mené la sociologie de médias à relativiser le dogme des effets linéaires, forts et directs des médias. Il saura utiliser ces travaux déjà anciens dans le cadre des questionnements actuels sur Facebook, l’influence des puissances étrangères dans les élections occidentales et de manière générale sur la liberté du public dans son usage des médias.
Plan du cours :
Introduction.
0.2 Qu’est-ce que la sociologie des médias ?.
0.4.1 Les effets forts, linéaires et directs des médias
0.4.2 Le tournant vers les publics des effets forts et linéaires des médias
0.4.3 Du public aux publics : de Tarde aux cultural studies.
0.4.4 L’émergence de l’interaction et la découverte du contexte : la nouvelle sociologie des médias
1. Les effets forts, linéaires et directs des médias.
1.2 L’état d’esprit déterministe de la recherche initiale.
1.4 Adorno et la critique de l’industrie culturelle.
1.5 Puissance et raisons des malentendus sur le « modèle » de Shannon.
1.6 J.K. Klapper et la grande synthèse de 1960 sur les « effets de la communication de masse ».
1.7 Le chant du cygne de la recherche sur les effets forts des médias : M. McLuhan.
2. Le tournant vers les publics des effets forts et linéaires des médias : la mise en cause de l’insistance unilaterale sur les medias ou leurs effets et l’ébauche des « reception studies ».
2.1. L’Ecole de Chicago et l’interaction au cœur des effets forts
2.3. Harold Lasswell : des études de propagande aux études sur les fonctions des médias.
2.4. Fonctions et médiations : les découvertes fondamentales de l’Ecole de Columbia.
2.5. Wilbur Schramm : la figure de transition.
2.6. Morin et le CECMAS : un changement de perspective en faveur d’une culture de masse.
Evaluation
- Un quiz de synthèse avec 10 questions
- Un devoir de 5 pages. 3 sujets sont proposés et l'étudiant traite l'un d'eux.
Frais universitaires
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