Henri Madelin, Refaire l'Europe
Recension de Henri Madelin, Refaire l'Europe, par Michel Van Aerde, op
Henri Madelin, Refaire l'Europe, Editions du Rocher, 2007, 217 p.
Voici un livre agréable à lire, très dense et bien documenté. Le style alerte, les questions traitées sans détour, l’immense expérience et les nombreux contacts d’Henri Madelin font de cet ouvrage une sorte d’oasis où se refaire une santé européenne. Une santé européenne mais aussi une santé chrétienne puisque les deux sont liées et que le pape Jean Paul n’hésite pas à parler de « signe des temps » [1].
« L’Europe doit échapper à la douce chaleur du déclin » écrit Jacques Delors dans sa préface. Dans la construction européenne, il y va plus que du destin de l’Europe. Celle-ci « a tourné le dos au culte de la souveraineté sans partage »[2], elle devient ainsi pour les autres pays de la planète bleue une sorte de laboratoire, où peuvent s’exercer « compétition, coopération et solidarité ».
« Les valeurs de l’Europe sont grandes parce qu’elles sont nées en passant par l’épreuve du doute et demeurent toujours ouvertes au débat »[3]. Les religions et leur dialogue mutuel sont donc essentiels pour entretenir cette culture de rencontre, de négociation et d’ouverture. A la fin du chapitre 6 où il se livre à une analyse serrée du déclin du christianisme en Europe, notre auteur jésuite conclut : « Les chrétiens ne sont plus là où leurs adversaires d’antan pensent qu’ils se trouvent toujours. Mais ils ne sont pas encore assez nombreux à être arrivés là où ils devraient être… »[4] L’ont-ils jamais été ?
Nous terminerons cette petite mise en appétit pour ce livre que nous avons déjà présenté comme rafraîchissant, en reprenant cette citation qui résume bien des convictions : « La France est notre patrie et l’Europe notre avenir ».[5]
[1] Cité p. 210
[2] p. 199
[3] p. 73
[4] p. 162
[5] p. 107, François Mitterrand