Ignace Berten, Croire en un Dieu trinitaire
Recension de Ignace Berten, op, Croire en un Dieu trinitaire, par J.-M. Maldamé, op
Ignace Berten, Croire en un Dieu trinitaire, Namur, édit. Fidélité, 2008, 232 p.
L’ouvrage d’Ignace Berten est rédigé avec le souci de répondre aux difficultés d’aujourd’hui. Il emploie un langage simple et se réfère à des situations bien connues, puisque présentes au souci de tous les acteurs de la vie de notre monde. Le titre de l’avant propos dit bien l’intention et indique la méthode : « Trinité, bonne nouvelle de vie ». Le souci d’Ignace Berten est bien de répondre aux questions les plus radicales : la présence du mal, la prolifération de l’injustice et de l’oppression...
L’ouvrage laisse place à ces interrogations en plaçant en encart des textes littéraires comme des poèmes, des analyses, des témoignages, des reproductions d’œuvre d’art, des images de notre société de consommation... Ainsi la théologie n’est pas archaïsme ou évasion du cours du temps, mais bien parole de salut, actualisant le message et la présence de Jésus. C’est donc pour le connaître que le croyant entre dans une réflexion conceptuelle exigeante pour montrer que la théologie trinitaire n’est pas une vaine spéculation - ce qu’elle paraît à ceux qui ont en mémoire les formules abstraites du catéchisme - mais une parole disant la vie et lui permettant de s’accomplir. Le souci de répondre aux questions n’est pas limité au seul premier chapitre (« Croire en Dieu aujourd’hui ») ; elle est omniprésente dans le cours du livre et ceci fait son originalité et lui donne toute sa valeur pédagogique.
Le développement de l’ouvrage suit un ordre classique dans l’école dominicaine. Elle commence par une étude de la notion de Dieu telle qu’elle paraît en lien avec le monde et l’histoire ; il y a ainsi une réflexion sur la notion de création et sur la notion biblique d’alliance. Le chapitre suivant montre que cette notion de Dieu est liminaire et qu’elle est renouvelée par la révélation du Père en Jésus-Christ. C’est là une lecture des textes des évangiles où se dévoile un Dieu d’amour appelé Père dans un sens nouveau, irréductible à celui des religions. Le chapitre suivant montre que corrélativement Jésus est connu, quand il est accueilli dans la foi en tant que Fils de Dieu et enfin le dernier grand chapitre est consacré à l’Esprit Saint « don du Père par le Fils ». Chacun de ces chapitres a le souci de préciser le vocabulaire ; il dit aussi la nouveauté du message et son lien avec les événements. Le mystère pascal est au centre de la réflexion.
Comme il a été relevé plus haut, le développement ne cesse de montrer la pertinence des affirmations théologiques. D’une part, le texte ne s’enferme pas dans la citation des autorités du passé ; d’autre part, il confronte les textes bibliques et les énoncés théologiques réflexifs avec les événements et les textes d’auteurs actuels. Le lecteur est donc sollicité à être créatif en passant de ce qui concerne sa vie à la valeur des réflexions théologiques fondées sur des textes bibliques souvent cités. Les images qui évoquent le Christ sont aussi une manière d’aller au-delà du seul énoncé théorique ; elles montrent un invisible qui ne peut être enfermé dans un discours. Cet ouvrage rendra donc de grands services en donnant des éléments de réflexion personnelle aux croyants désireux d’approfondir leur foi ; il donnera aussi des éléments à ceux qui exercent dans l’Église une fonction d’enseignement ou de formation.