DOMUNI UNIVERSITAS

Sous le figuier, je t'ai vu

31 mai 2016 | resena
Sous le figuier, je t'ai vu

fr Jacques Martin op

Une recension par le frère Michel Van Aerde op

« Sous le figuier, je t’ai vu ». Ce livre du frère Jacques Martin op est dense, profond et vivant, en fidélité à l’Evangile de Jean. Il est aussi original à plus d’un titre. Les dessins de Sylvaine JENNY lui communiquent mouvement et légèreté, d’une manière qui s’allie fort bien au contenu. Il s’agit de méditations partagées en assemblée dominicale, animées, enregistrées et mises en forme par le fr Jacques MARTIN op. Celui-ci, du fait de sa grande culture exégétique et théologique, propose une synthèse où se retrouvent mêlées les interventions foisonnantes, au gré des expériences et des intuitions des participants, à l’apport académique d’un expert.

On peut regretter que l’évangile ne soit pas traité intégralement, le livre n’en a pas les prétentions, mais pratiquement tous les chapitres sont abordés, les plus grands passages en tout cas : l’appel de Nathanaël donne le titre global « Sous le figuier, je t’ai vu ». Il est suivi par les noces de Cana, avec un titre significatif : « Jusqu’à plus soif ». « Marchands de colombes » évoque, bien évidemment, la purification du Temple. « De myrrhe et d’aloès » désigne l’entretien nocturne de Nicodème avec Jésus, faisant écho discrètement à l’embaumement que Nicodème effectuera, en plein jour cette fois, après avoir descendu Jésus de la croix. « Donne-moi à boire » est la demande faite à la Samaritaine. « Le second signe de Cana » est celui de la guérison du fils du fonctionnaire royal qui vient comme en écho aux miracles successifs du prophète Elie. Il manifeste, d’une manière éclatante, la force recréatrice de Jésus, capable par sa seule Parole, d’agir à distance. « L’aveugle né », en revanche reçoit une application de boue, pour lui ouvrir les yeux (l’expression revient sept fois) sur certaines réalités à ras de terre, à ras d’argile, avant qu’il ne rencontre, comme dans une expérience pascale, celui qui l’a rendu voyant-clair : croyant.  « Lazare, sors ! » nous confronte à la question de la mort ainsi qu’à la foi en la résurrection dont Marthe témoigne avant même l’évènement. « Le parfum de Béthanie », sur fond de la perversion de Judas, met en valeur Marie, la sœur de Lazare, dans tout l’excès de sa spontanéité, puisqu’elle gaspille 10 fois le prix auquel la vie de Jésus sera évaluée. « Si le grain ne meurt », il demeure seul. La métaphore est mise en parallèle avec celle de la vigne à laquelle s’identifie Jésus et avec laquelle les sarments sont liés pour demeurer en lui. « Je vous ai lavé les pieds »… Les titres sont presque toujours des mots de l’évangile lui-même. Ils ont la force même des paroles de Jésus : « Je suis la vigne ». « Moi en eux et toi en moi ». « La marche au supplice » nous rappelle que Jésus n’était pas suicidaire bien qu’il soit toujours resté maître du jeu, marchant vers la croix comme vers un trône royal. « Femme, pourquoi pleurer ? » Elle voit, sans le reconnaître Jésus debout. Les différents états du textes, plusieurs fois retouché, permettent d’approcher, sous des expressions différentes, la réalité du Ressuscité. « Avance ici ton doigt » Thomas fait l’expérience que les plaies sont encore là. « Venez déjeuner », après la mort, on peut encore manger… La liste des titres ne donne qu’une toute petite idée du livre, comme un apéritif, pour donner envie d’en goûter un peu plus, d’en percevoir tous les parfums, « jusqu’à plus soif », si c’était possible ! Pour ceux qui aiment l’évangile de Jean, un livre à lire, absolument.

Fr Michel Van Aerde op

Pour le commander : mlfoizon@numericable.fr    04 67 65 90 94 ou 06 77 96 13 54

Prix : 20€ + frais de port 4,20€

Chèque à rédiger à l'ordre de Les Editions des Homélies, 18 rue des Muscaris, 34070 MONTPELLIER


 

Aller au lien