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« En chemin », nouvel ouvrage de Marie Monnet
8 novembre 2023
Le nouvel ouvrage de Marie Monnet rassemble trente méditations autour de la marche dans la Bible. Dans un monde où les migrations sont en progression, la Bible met paradoxalement, elle aussi, en mouvement.
L'appel d'Abraham
Abraham quitte son pays, sur la base d'un appel, un appel qui peut concerner tout le monde.
Pour Abraham, homme de 75 ans, voici ce que Dieu lui dit : « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai grand ton nom, et tu deviendras une bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront ; celui qui te maudira, je le réprouverai. En toi seront bénies toutes les familles de la terre. » Genèse 12, 1-5. Sur ces paroles, le vieil homme prit sa femme Saraï ainsi que son neveu Loth, leurs proches et leurs biens puis décida de se mettre en route pour le pays en question, dont il ignore jusqu'au nom.
Le commencement
Le début du périple d’Abraham et ses proches commença donc par un appel. Souvent, nous avons l’idée qu’un appel ne concerne qu’une seule personne. Or, comme l’a montré Abraham, il est possible de partir en groupe.
Par ailleurs, Abraham a accueilli cet appel et a répondu à la parole de Dieu, il ne l’a pas fuie. Il a entière confiance et s’appuie sur la promesse qui lui a été faite pour entreprendre son périple. Une promesse qui lui communique son dynamisme, son espérance, ainsi que son horizon.
Abraham reçoit la parole et s’en trouve différent
En recevant cette parole, Abraham est devenu différent, un étranger au sens strict du terme. Il a laissé la parole l’affecter. Et pourtant ce comportement est loin d’être unique, nous pouvons tous témoigner d’une parole qui nous a rendu différents.
Par ailleurs, est-il possible réellement d’être chrétien, sans pour autant se mettre en mouvement, habité par une parole qui devient comme son nouveau pays mais aussi, son seul et véritable lieu d’enracinement ?
Loth et Abraham, la fin de l’entente
Des disputes incessantes
De nombreuses disputes ont vu le jour entre les bergers d’Abraham ainsi que ceux de Loth au cours du temps. Chose particulièrement étonnante, car comme l’explique Abraham à son neveu, il n’y a aucune querelle entre eux deux.
C’est ainsi, qu’Abraham trouva une solution qui pourrait leur convenir : se séparer. Il proposa ainsi à Loth de partir avec ses bergers à gauche ou bien à droite, et il partirai dans le sens opposé avec les siens.
Loth parti alors vers l’Est, en prenant la région du Jourdain, qui était bien irriguée, et Abraham habita dans le pays de Canaan.
Une séparation en douceur
Il existe plusieurs types de séparations : celles du grand départ ainsi que celles qui adviennent en cours de route. Bien que partis tous ensemble, la communauté a fini par se séparer, se diviser et pchacun a pris sa propre direction.
Ici l’ancien, Abraham, accepte de permettre au plus jeune, de s’autonomiser, le laissant choisir l’espace grâce auquel il pourra se développer. En faisant cela, il permet le maintien de la communion, tout en évitant une sorte de promiscuité.
Vers la création d’un conflit ?
Loth, en choisissant la région du Jourdain, a choisi le lieu le plus prospère pour développer sa communauté. Ce comportement peut engendrer de la violence, ce qui n’est pas le but recherché de cette séparation.
Or comme nous le savons, Sodome et Gomorrhe seront entièrement détruites. Abraham s’est complètement effacé afin que le jeune trouve sa place. Ainsi, en apparence, il lui revient une part, une région, moins bonne et prospère que Loth. Cependant, il en sera plus tard récompensé, cette magnanimité est la logique même de la vie.
Abraham et Melchisédech : deux figures emblématiques
Le premier dialogue interreligieux de l’histoire
Melchisédech ou le roi de Salem, le roi de la paix, est une figure particulièrement mystérieuse de l’Ancien Testament. C’est lui, le tout premier, qui bénit Abraham en offrant à Dieu, à la fois du pain et du vin. Etant prêtre, et reconnu par Abraham comme tel, ce dernier lui cède un dixième de l’ensemble de ses biens.
Dans de nombreuses églises ce geste est mis en avant. Cette scène, est souvent placée face à une autre offrande, un autre repas ; le dernier que Jésus partage avec ses disciples, quelques heures avant sa mort.
Un geste qui perdure
Bien que ce geste ait été réalisé des milliers d’années avant aujourd’hui, il perdure, c’est le même que nous réalisons toujours aujourd’hui au XXIè siècle lors de la communion. C’est un geste symbolique de la paix, que nous pouvons poser aujourd’hui entre nous, croyants, ainsi que tous ceux qui sont aux frontières de la foi, au-delà d’elle dans un autre monde, en d’autres lieux avec des religions différentes.
La communion ne doit pas forcément être célébrée uniquement par les grands prêtres ; il suffit de suivre son propre chemin ainsi que d’être attentif à celui qui vient.
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