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LIRP : l'interview du coordinateur scientifique
13 février 2025
Face aux enjeux de l’enseignement supérieur en ligne, le Laboratoire d’Intelligence et de Réflexion Pédagogiques (LIRP) de Domuni Universitas, inauguré ce 13 février 2025, se donne pour mission d’explorer les nouvelles approches pédagogiques, alliant transdisciplinarité, créativité et expérimentation. Rencontre avec le Dr Jean-Louis Meylan, coordinateur scientifique du nouveau laboratoire.
Pouvez-vous nous expliquer ce qui vous a motivé à lancer le projet du LIRP au sein de Domuni Universitas ?
Dr Meylan : Le LIRP est né de la volonté de répondre aux enjeux de la formation à distance en intégrant une approche innovante et transdisciplinaire. Nous vivons à une époque où les pratiques pédagogiques sont re-questionnées, elles évoluent rapidement, en grande partie sous l’impulsion des technologies numériques et de l’intelligence artificielle. Ce laboratoire a pour but de rassembler des enseignants, des chercheurs et des experts qui souhaitent explorer ces évolutions. Il s'agit de les questionner, de les évaluer et de réfléchir collectivement aux nouvelles manières d’accompagner les étudiants, notamment à travers le cybermentorat.
Pourquoi avoir choisi le terme « laboratoire » pour désigner cet espace de réflexion ?
Dr Meylan : Le mot « laboratoire » a une connotation particulière. Il provient du latin « laborare », qui signifie « labourer », une image qui me semble très appropriée. Un laboratoire, c’est un lieu d’expérimentation, de tâtonnement, où l’on teste des idées, parfois avec des erreurs, mais toujours avec la volonté de défricher de nouveaux terrains. Cette métaphore du labourage est profondément liée à notre mission : préparer et cultiver le terrain pédagogique pour y faire émerger des concepts qui ont du sens dans notre contexte numérique et multiculturel.
Vous insistez sur la transdisciplinarité et la créativité. Pourquoi sont-elles si essentielles au LIRP ?
Dr Meylan : La transdisciplinarité est essentielle parce que les grandes innovations naissent souvent aux intersections des disciplines. L’éducation, en tant que champ d’étude, ne peut pas se limiter à une approche unique. Nous devons croiser les points de vue : la pédagogie, la technologie, la psychologie, mais aussi la sociologie, la philosophie et même les sciences exactes ou la théologie. C’est en prenant le risque de sortir des sentiers battus que l’on peut réellement innover.
Comme le disait Henry Bernstein, « l’intuition est l’intelligence qui commet un excès de vitesse ».
La créativité est donc une nécessité pour éviter de reproduire les lieux communs des discours pédagogiques. Il faut du courage pour aller chercher aux marges des normes scientifiques. Cela fait partie intégrante de la dynamique du LIRP.
Quels types de méthodes de travail seront adoptés au sein du LIRP ?
Dr Meylan : Nous avons choisi de partir de ce que j’appelle des « vignettes cliniques ». Ce sont des cas pratiques concrets, issus de l'expérience quotidienne (sur plus de vingt-cinq années) de Domuni Universitas. Ils serviront de point de départ pour nos réflexions. Nous commencerons par analyser le concept de « mentor», son rôle et son importance dans l’accompagnement pédagogique à distance. Cela nous permettra de travailler sur des problématiques telles que la relation à distance, l’autonomie des étudiants et l’utilisation des outils technologiques.
Nous élaborerons collectivement nos méthodes en fonction de l’investissement et des disponibilités de chacun. Les échanges de points de vue, la constitution de bibliographies et les discussions seront au cœur de notre travail collaboratif.
Comment le LIRP entend-il garantir la qualité des travaux et des réflexions ?
Dr Meylan : La qualité est une priorité absolue, et le système de certification Qualité sera un cadre de référence important. Nos travaux auront pour objectif d’élaborer des solutions innovantes tout en garantissant la qualité de la formation. Le LIRP ne se contentera pas de réflexions théoriques ; nous proposerons également des analyses concrètes des pratiques actuelles et rédigerons des rapports destinés aux instances de Domuni Universitas.
Nous prévoyons également de publier des articles dans la revue Télos et de concevoir des modules de formation destinés aux enseignants de l’enseignement supérieur, en particulier aux nouveaux entrants, et aux jeunes enseignants, afin de les accompagner dans l’intégration efficace de l’enseignement à distance.
Qui peut participer au LIRP et comment s’impliquer ?
Dr Meylan : Toute personne motivée et partageant nos objectifs est la bienvenue. Les enseignants, chercheurs et experts intéressés peuvent nous rejoindre en écrivant simplement au laboratoire. Le LIRP est un espace ouvert à ceux qui souhaitent réfléchir collectivement, échanger leurs expériences et contribuer à l’amélioration de la formation à distance. La Charte du Laboratoire précise les modalités de notre collaboration.
Un dernier mot sur votre vision pour le LIRP ?
Dr Meylan : Le LIRP n’est pas seulement un projet académique ; c’est un espace d’intelligence collective. Je suis convaincu que les réponses aux enjeux actuels de la pédagogie numérique ne viendront pas d’une seule discipline, mais de la collaboration entre des esprits ouverts. Nous espérons que nos travaux auront un impact non seulement au sein de Domuni Universitas, mais aussi dans le monde académique plus large, en proposant des pistes de réflexion pour une pédagogie numérique de qualité.